Sinotte - Lucka : Duo québécois à cœur ouvert
Piliers importants du dispositif des Centaures, les deux renforts québécois Charles-Antoine Sinotte (QB) et Anthony Lucka (RB et LBLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive.) ont bien voulu se confier à nous avant de rencontrer les Argonautes d’Aix en Provence. Si le premier ne reviendra pas l’année prochaine afin de poursuivre ses études au Québec et entraîner l’équipe des Redmen de McGill, le second n’a pas encore décidé de quoi sera fait son avenir. Confidences !
Footballamericain.com : Un mot sur l’Elite pour commencer ?
Charles-Antoine Sinotte : L’Elite a vraiment un beau « calibre » avec d’excellents athlètes. Le niveau de compétition est vraiment élevé. Il y a eu de bons matchs toute la saison.
Anthony Lucka : C’est une bonne ligue, très compétitive. D’anciens joueurs de McGill m’en avait parlé et je m’attendais à un niveau élevé. Il y a des joueurs français de haut calibre, des joueurs étrangers également : ce qui fait un « mix » vraiment sympa. Les coaches étrangers emmènent également des systèmes de jeu qui sont appliqués au Canada ou aux E.U. ; ce qui fait progresser les équipes. Nous avons eu des matches vraiment serrés. C’est une expérience incroyable !
FA.com : Le Casque de Diamant ?
C.-A. SSafety
Signifie deux choses différentes :
1- c'est le plaquage du porteur du ballon dans sa propre zone d'en-but. Cela rapporte 2 points à l'équipe qui l'effectue et elle récupère la possession du ballon. L'équipe victime du safety va alors dégager depuis ses 20 yards au moyen d'un botté façon puntPunt
action utilisée en 4ème tentative et x yards à parcourir. Plutôt que de tenter les x yards, l'attaque choisit de botter le plus loin possible pour faire reculer son adversaire..
2- c'est un poste en défense. Le safety est en quelque sorte le dernier rempart. Il tient en quelque sorte le rôle d'un libéro en football européen.. : C’est devenu un objectif mais avant de penser à cela, il faudra penser à notre match contre Aix-en-Provence. C’est la logique des choses.
A. L. : C’est l’objectif depuis le début de l’année, la chose la plus importante pour l’instant c’est le match contre les Argos.
FA.com : L’équipe qui vous a le plus impressionnés ?
C.-A. S. : Les Flashs la semaine passée nous ont « donné un bon défi ». On a fait jouer beaucoup de nos remplaçants. Ca serait bien de les rencontrer avec notre équipe numéro 1.
A. L. : Pour moi, ça a été les Cougars de St-Ouen. Kévin Craft, qui a joué à UCLA, est l’un des meilleurs « quart-arrière » que j’ai vu de ma vie. Sa lecture du jeu, la vitesse à laquelle il lançait le ballon ! Le match contre eux s’est terminé sur un score de parité (41-41). Il n’y a pas de match nul normalement au football (sauf en France) et ça a été excitant jusqu’à la dernière seconde. Un des matches qui va rester dans ma tête pendant très longtemps !
FA.com : Le joueur le plus marquant ?
C.-A. S. : Sébastien Sejean à Amiens. J’avais déjà joué contre lui lorsqu’il évoluait au Canada avec l’université de Laval. C’est vraiment un athlète complet. On peut facilement comprendre pourquoi il a eu l’opportunité de jouer en NFL.
A. L. : Kévin Craft, sans hésiter !
FA.com : Les Centaures ?
C.-A. S. : C’est une équipe qui joue avec son cœur chaque semaine. Le groupe de joueurs nous a vraiment accueillis avec beaucoup de classe. Ils ont été préparés pour « jouer le défi » en Elite et ils l’ont bien relevé pour l’instant.
A. L. : Les joueurs de l’équipe vont toujours chercher au fond d’eux le petit extra pour gagner. Je suis vraiment content d’être ici en ce moment.
FA.com : Grenoble ?
C.-A. S. : Une ville magnifique entourée de montagnes, on y trouve un peu le genre de paysages que l’on est habitué à voir au Québec. Il y a beaucoup de gens très attachants et on n’aurait pas pu rêver mieux comme « location ».
A. L. : Une belle p’tite ville ! Je ne pensais pas qu’elle allait être aussi grosse et que cela bougerait aussi bien. C’est un lieu central. On est à deux heures de l’Italie et du Sud, il y a les montagnes autour avec les pentes de ski à 45 minutes.
FA.com : Montréal ?
C.-A. S. : C’est une ville vraiment très intéressante qui bouge toujours. Je suis vraiment content d’avoir fait mes études là-bas.
A. L. : Je suis né à Montréal, j’ai grandi à Montréal, c’est ma ville et mon chez-moi. Pour moi, c’est la meilleure ville. Je ne me suis jamais ennuyé là-bas.
FA.com : L’Université de McGill ?
C.-A. S. : Une des meilleures institutions académiques au Monde où j’ai eu la chance d’avoir une des meilleures formations et de pouvoir jouer en même temps dans une conférence de très haut niveau. L’équipe est un peu en reconstruction mais elle va vite redevenir très compétitive.
A. L. : Depuis tout jeune, je voulais y faire mes études. J’y ai vu beaucoup de matches. Il y a des amis et de la famille qui sont allés dans cette université ; c’est un peu « traditionnel ». Cela a vraiment été les cinq meilleures années de ma vie. J’espère retourner là-bas un jour pour coacher.
FA.com : Le Championnat du monde en Autriche ?
C.-A. S. : On aurait aimé y participer mais les qualifications ont eu lieu lorsque nous étions en France. C’est bien qu’il y ait autant de pays qui pratiquent le football américain maintenant. Je ne pourrai pas y assister parce que je vais travailler au Québec cet été mais je me tiendrai au courant. On a des copains des Centaures qui y seront et cela va sûrement être un tournoi intéressant.
A. L. : De ce que j’ai vu des joueurs sélectionnés, le Canada devrait avoir une très bonne équipe. Mais les Français devraient être forts également. Ca devrait être un championnat incroyable, peut-être que le prochain je pourrais y être.
FA.com : Le Football américain ?
C.-A. S. : C’est une passion que j’ai depuis une quinzaine d’années. J’ai découvert ce sport en arrivant dans le secondaire et cela ne m’a jamais quitté. Je souhaite poursuivre dans la carrière d’entraîneur à McGill.
A. L. : J’ai vécu beaucoup de choses grâce au Football américain depuis le secondaire jusqu’à maintenant. J’ai eu la chance de jouer dans la ligue professionnelle canadienne et j’aimerais construire ma vie autour de ce sport.
FA.com : Votre deuxième passion ?
C.-A. S. : Voyager, découvrir un peu le monde. Le fait de pouvoir venir et jouer en Europe rejoint un peu ses deux passions là.
A. L. : J’adore le snowboard, me retrouver en « planche à neige » dans les montagnes.
FA.com : Votre idole ?
C.-A. S. : Randy Moss (Vikings, Raiders, Patriots, Titans) a été un des premiers receveurs à capter mon attention lorsque j’ai débuté au football. Il m’a vraiment inspiré.
A. L. : J’ai toujours aimé John Lynch, des Buccaneers. Il est strong safety comme moi. Ce n’est pas le joueur le plus imposant ni celui qui court le plus vite mais il tient sa place et est toujours à 100%.
FA.com : Le meilleur pronostiqueur ? Il me semble qu’Antoine avait trouvé juste pour le Superbowl.
A. L. : Ah oui ! Je suis un gros fan de Green Bay et on m’avait demandé mon avis pour le match. J’ai dit Les Packers avec +6 et j’ai eu juste. Mais c’est la première fois de ma vie que j’arrive à l’avoir correctement !
FA.com : L’expression française qui vous fait le plus rire ?
C.-A. S. : Le verlan, je trouve ça quand même assez particulier. Je dirais : « Un truc de ouf ! »
A. L. : « P… de m… ! » Le mot p… me fait beaucoup rire parce qu’il est beaucoup utilisé ici mais pas au Québec !
FA.com : L’expression québécoise qui pourrait nous faire rire ?
C.-A. S. : Tiguidou ! (C’est d’accord ! c’est parfait !)
A. L. : Dans notre équipe c’est Tiguidou qui fait rire mais c’est surtout notre accent qui nous fait rire.
FA.com : Un mot sur votre compère pour terminer ?
C.-A. S. : On a eu une chance exceptionnelle de pouvoir vivre cette expérience ensemble. On a joué quatre saisons à McGill donc on connaissait vraiment nos façons de travailler, de concevoir le football donc ça s’est vraiment bien passé. Anthony est plus vieux que moi d’un an : je suis arrivé à McGill lors de sa deuxième saison et on a joué ensemble. Pour l’instant notre collaboration va s’arrêter mais comme il a également des intérêts dans le coaching, nos destinées se recroiseront sûrement !
A. L. : C’est un très bon ami que j’ai donc rencontré à l’université. Nous avons toujours joué l’un contre l’autre là-bas lors des oppositions. C’est grâce à lui que je suis devenu le joueur que je suis aujourd’hui ! Nous étions très proches à Montréal et c’était le coéquipier idéal à emmener avec moi à Grenoble.