Protect this house !Florida Football Tour 2011 Episode 8 : Miami défait USF à l’arrachée dans un duel de défenses

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le 22/11/2011 à 05:14 par Thomas Savoja

Le maillot
Le maillot "Military" des Bulls (Thomas Savoja, FA.com)
Les meilleures choses ont une fin et je quitte Tampa après un agréable séjour de 6 nuits dans mon « Condo » de Rocky Point (c’est ainsi que les américain appellent les complexes d’appartements). Cette après-midi à 15h30 c’est le coup d’envoi de la rencontre entre South Florida et Miami, deux équipes qui ont alternées le bon et le moins bon cette saison et pour lesquelles ce match revêt une importance particulière. Il s’agit d’une part de finir la saison sur une bonne note mais surtout de décrocher une place en Bowl. Les Canes de Miami (5-5) restent sur une défaite à Florida State et USF (5-4) après avoir enregistré 4 défaites de rang sur des tout petits écarts a réussi à s’imposer à Syracuse. Je rappelle que pour être « bowl éligible », il faut au pire être à l’équilibre entre victoires et défaites. D’un point de vue sportif c’est donc "malheur au vaincu".

Le Raymond James Stadium n’est qu’à quelques minutes de mon hôtel et je me demande bien comment USF ont pris possession des lieux pour les matchs des Bulls. Je m’explique, le stade est avant tout celui des Bucs en NFL et il y a des logos un peu partout qui rappellent cette appartenance. Disposer de telles infrastructures est évidemment positif pour South Florida mais je ne peux croire qu’ils ne s’approprient pas les lieux. La réponse à cette question sera immédiate car alors que j’approche du stade la première chose que j’aperçois est une immense bâche de Rocky le taureau, la mascotte des Bulls déployée sur la façade du stade.

Comme souvent, je décide de prendre la température sur les parkings et je ne suis pas déçu puisque le public est nombreux et coloré et les barbecues fonctionnent à plein régime. Je suis impressionné par le nombre de fans de Miami qui ont fait le déplacement. Vous me direz : c’est presque un Derby.

Après les parkings, passage obligé par l’esplanade sud où se concentrent les activités officielles d’avant match. On distribue le T-Shirt à la mode qui annonce « Suck to be U » expression à double sens que l’on pourrait traduire par « Ca craint d’être toi » et « Ca craint d’être l’Université de Miami ». Il y a là un florilège d’activités pour petits ou grands ainsi que des stands de victuailles en tout genre.

En parlant de manger j’ai un petit creux et je décide donc de rentrer dans le stade pour voir si USF a prévu un "Media Meal". Comme les coursives de Raymond James n’ont plus de secret pour moi, après être passé par le contrôle de sécurité, je me dirige tout droit vers la salle dédiée aux collations lorsqu’un molosse de la sécurité se précipite sur moi en hurlant : « What are you doiiiinnng ! ». Il m’explique alors qu’USF réserve cette salle pour les futures recrues et que personne n’ést autorisé à entrer en contact avec ces recrues sous peine d’enfreindre les règles de la NCAA. Loin de moi l’envie de déclencher un nouveau scandale dans le monde du College Football ;-) Sous les conseils du vigile, je prends donc la direction de la Press Box.

Gros plan sur un OL des Bulls
Gros plan sur un OL des Bulls (Thomas Savoja, FA.com)
Ce sera pour moi l’occasion de découvrir une press box NFL et je ne serais pas déçu du voyage. Située au 3éme étage du stade, elle bénéficie d’un magnifique panorama sur le terrain et est véritablement gigantesque. Il y a là une cinquantaine de postes d’observation avec toute la documentation préparée par le staff d’USF : une brochure de 70 pages en couleur sur la rencontre, un dossier de stat d’une trentaine de pages et un page cartonnée A3 avec le Roster des deux équipes. Si avec cela les journalistes n’arrivent pas à pondre leurs papiers ! Accessoirement, ils servent un repas ou j’avale un Burger au ragout de porc (on en découvre tous les jours). Le ventre bien rempli, il est temps de filer sur le terrain pour admirer le maillot d’USF qui sera très spécial cette après midi.

En effet, aujourd’hui c’est le "Military Appreciation Day", c'est-à-dire un jour dédié à la mise en valeur de l’effort militaire (oui je sais, il faut être américain pour comprendre) et Under Armor, le sponsor maillot d’USF a sorti un Collector stylé paramilitaire. Pour ceux qui suivent le monde du College Football, je vois déjà venir votre crainte car vous savez comme moi qu’Under Armor a bien la pire équipe de design au monde, j’en veux pour preuve le maillot que l’équipe de Maryland arborait pour son « home opener » face à Miami : une horreur absolue ! Et bien disons que pour le coup, je suis agréablement surpris. Le casque zébré noir et argent est assez bien né et le maillot vert est agrémenté d’une petite touche camouflage qui en fait une réussite. Mais je vous laisse juger sur pièce sur les photos. A la place des noms dans le dos des joueurs sont inscrites les valeurs chères à l’université : Courage, honneur, intégrité, engagement, pays, … Du lourd !

Bon, nous n’allons pas causer chiffon tout l’article d’autant que l’heure du coup d’envoie approche et que je me positionne de façon stratégique pour shooter l’entrée des Bulls. C’est le coach Skip Holtz qui débouche en premier entouré de deux policiers puis les Bulls entre sur le terrain traversant un écran de fumée. Ils sont remontés comme des pendules. Deux mots sur le coach Holtz qui n’est autre que le fils du mythique Lou qui mena les Fighting Irishs de Notre Dame a leurs deux derniers titres dans les années 90.

Une belle figure ...
Une belle figure ... (Thomas Savoja, FA.com)
Voilà, un militaire entonne l’hymne US à la trompette et deux bombardiers survolent le stade. Les Hostilités peuvent débutés. Le terme hostilité est parfaitement choisi car autant vous dire que les deux défenses sont remontés et on va assister à une série impressionnante de fumblesFumble
quand le porteur du ballon laisse échapper celui-ci par maladresse ou suite à un choc. Le ballon est alors à terre mais vivant et c'est la 1ère équipe qui le ramasse qui en prend la possession. Avec les interceptions, le fumble est la seconde façon de rendre le ballon à l'adversaire. Ensemble, ils constituent des Turnovers (pertes de balle). C'est souvent cette stat. qui décide de l'issue de la rencontre.
et autres turnovers provoqués par des défenses agressives.

Le match commence dans les chapeaux de roues avec 2 turnovers dans la première minutes de jeu. Puis les Canes reprennent la main puisqu’ils réussissent à avancer grâce à un jeu équilibré entre courses et passes. Mais ils doivent finalement se contenter d’un FGField Goal (FG)
coup de pied à 3 points effectué le plus souvent en 4ème tentative quand l'attaque a été bloquée. Il est joué depuis l'endroit où la dernière action c'est achevée. En cas de réussite c'est 3 points et engagement. En cas d'échec, la possession change de camp mais il y a deux possibilités : avant le snapSnap
signal de départ de l'action, quand le centre transmet la balle au QB.
, la balle était à l'intérieur des 20 yards, on replacera alors la balle sur la ligne des 20 yards ou elle était placée au-delà des 20 yards, on la replacera au même endroit.
grâce à un stop sur une 3éme & 2. Puis les défenses se mettent en place et elles vont régner en maitre. « Protect this House » hurle la sono du stade reprenant le slogan d’Under Armor. « I will ! » hurle la foule en réponse.

En fin de première mi-temps, c’est au tour des Bulls de passer un coup de pied pour égaliser à 3 partout. Le Marching Band a pris possession du terrain pour interpréter quelques morceaux de leur répertoire. Puis ce sont les Sun Dolls qui font leur numéro. Pour ma part je suis allé boire un coup dans la Dark Room car l’humidité est à son comble sur la pelouse.

Mauvaises pioche pour les Bulls, leur QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
vedette BJ Daniels a force de scrambler faute de trouver ces WR s’est blessé à l’épaule et il est remplacé par le Senior Bobby Eveld qui semble avoir encore plus de difficultés que son prédécesseur. De toutes les façons, ce match passera par un exploit des défenses tant on sent les attaques empruntées.

Au fait bonne surprise côté Public puisqu’il y a près de 60 000 spectateurs soit plus que le match des Buccaneers !

Les Sun Dolls en action
Les Sun Dolls en action (Thomas Savoja, FA.com)
L’attaque de Miami est tout de même plus percutante grâce aux coups de boutoir du RBRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).
.
Lamar Miller qui les met en position de FG. Mais coup de tonnerre, le coup de pied est bloqué par la défense des Bulls et le score est toujours de 3-3 alors que nous arrivons dans le dernier quart temps.

A l'occasion des temps mort, le satde rend hommage a un certain nombre de héros de guerre. Certains ont été gravement blessés au combat en Irak et en Afghanistan et c'est un moment assez impressionant que de voir la foule les applaudir même j'emets toujours une forte réserve quand aux mélanges des genres nottament entre sport et politique. 

Mais revenons au terrain, je trouve le coaching de Holtz un poil conservateur. Sur plusieurs 3émes tentatives, il tente une course qui s’avérera infructueuse. A moins que ce ne soit du à la blessure du QB titulaire.

Il reste moins de 2 minutes 50 et la balle est dans les mains du QB de Miami Jacory Harris. Il va réussir à débloquer la partie grâce à deux belle passes qui permettent aux Canes d’être à distance pour un coup de pied. Plus que 2 secondes au chrono, Jake Wieklaw va tenter le Field Goal de la victoire, un coup de pied de 36 yards. Holtz utilise ses deux temps morts pour « geler le kicker » comme on dit dans le jargon. Le suspens est à son comble. Les Bulls croient en leur capacité à bloquer à nouveau le coup de pied si j’en crois le comportement des équipes spéciales surexcitées qui haranguent la foule. Mais le miracle n’aura pas lieu et Wieklaw donne la victoire à Miami.

Les Canes peuvent exulter. Les joueurs d’USF ont mis un genou à terre. Les deux équipes se congratulent. On sent un vrai respect entre les joueurs. Il faut dire qu’un certain nombre d’entre eux se connaissent pour avoir évolué dans les mêmes High Schools.

Miami, ca craint !
Miami, ca craint ! (Thomas Savoja, FA.com)
Score Final 6-3 dans ce duel des défenses les Bulls on craqués sur le dernier drive et c’est la 4éme fois de la saison que cela arrive. A noter les 17 puntsPunt
action utilisée en 4ème tentative et x yards à parcourir. Plutôt que de tenter les x yards, l'attaque choisit de botter le plus loin possible pour faire reculer son adversaire.
dans la rencontre qui en disent long sur sa physionomie. Coup dur donc pour les hommes de Skip Holtz qui avaient tout de même débuté la saison par une victoire sur notre dame mais les voici désormais à 5-5 auteur d’une saison anonyme. Qu’en penseront les recrues venues suivre la rencontre depuis le bord du terrain. L’avenir le dira mais pour ma part j’ai apprécié le match.

Mais pas de temps de deviser trop longtemps sur le match. Je fonce vers ma voiture et m’extraie avec difficulté du parking pour prendre la direction Port Charlotte sur la route de Miami où je continue mon marathon pour couvrir demain les Dolphins.

En attendant, toutes les photos de la rencontre c'est ici:

http://www.flickr.com/photos/tsavoja/sets/72157628090946011/

 

 

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 Rappelez vous qu'il faut 9 mois à une femme pour faire un bébé, peu importe le nombre d'hommes que vous y mettez au travail.  – Lou Holtz, coach, Notre Dame

En VO :  Remember, it takes a woman nine months to have a baby, no matter how many men you put on the job. 

Citation décalée proposée par micky pour 10 Bzh. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !