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Flag - Lionel Friederich : Le staff et le stage de préparation (2/3)Seconde partie de notre entretien avec l'entraineur de l'équipe de France de Flag
Dans cette seconde partie de notre entretien, Lionel Friederich nous parle de l'encadrement des équipes de France féminine et masculine de flag, et revient sur le stage de préparation pour la Coupe du Monde, qui se tenait fin juin à Eaubonne.
Comment se déroule une saison de Flag pour un entraineur de l’équipe de France ?
Nous sommes en ce moment quatre entraineurs dans l’encadrement de cette équipe de France. Nous avions, il n’y a pas très longtemps, Mickael Bourilhon qui est entraineur des Canonniers de Toulon et qui a dû démissionner pour des raisons personnelles. Au cours d’une saison, on suit le championnat de France. On le fait soit activement comme Krystel Lemoine, Sylvain Guyot et Fabien Rémond qui sont tous encore des joueurs dans leur club et qui ont donc la chance de vivre de l’intérieur des journées de flag et de voir les athlètes au plus près. Ou, comme moi, en suivant régulièrement des matchs, des tournois et des challenges, afin de détecter de nouveaux joueurs. On échange beaucoup entre nous tout au long de l’année sur les potentiels de chaque joueur, s’il pourrait ou non faire partie du grand collectif ou même de l’équipe de France. Nous élaborons aussi des stratégies : la majorité d’entre nous coachons soit du flag, soit du football américain, pour rester encore une fois au contact du terrain. Ce sont là les deux principaux axes de travail sur l’année : détecter les nouveaux talents et rester au contact du terrain en entrainant. C’est un travail assez long et assez compliqué, mais on le fait parce qu’on aime ça, et nous espérons que cela portera ses fruits avec une belle médaille.
A l’issue de la finale du championnat de France, tu remettais le titre de MVP de ce tournoi à Sylvain Guyot, qui semble visiblement très en forme, et qui coordonne la défense de l’équipe de France féminine. Est ce un handicap de se passer d’un tel joueur sur le terrain ou un avantage de bénéficier de son expérience dans le coaching staff ?
C’est une décision qui n’a pas été facile à prendre, tant pour Sylvain que pour moi. Quand on est performant en championnat de France, comme il peut l’être depuis très longtemps, il faut savoir qu’à un moment donné, au niveau international, on apporte moins sur le terrain que sur la sidelineSideline
ligne de touche. en tant que coach. L’équipe de France a déjà un quart-arrière, qui n’est bien entendu pas titulaire de ce poste. La grande différence entre Sylvain et Sébastien Meli est que Boomer est mieux entouré dans son club. Bien sûr, je ne dis pas que les Giants de Saint-Etienne soient une mauvaise équipe, mais le talent et la jeunesse sont plus du côté des Molosses d’Asnières. Sur le plan international, je pense qu’à armes égales, Sébastien Meli est le meilleur à ce poste là. On pourrait alors se demander « Pourquoi ne pas prendre Sylvain en deuxième QB ? ». Si c’est pour prendre un tel joueur au poste de second quaterback et ne pas le faire jouer, ou très peu, ça serait du gâchis par rapport à ce qu’il pourrait apporter en tant qu’entraineur avec les filles, ce qu’il a d'ailleurs bien fait l’année dernière lors du championnat d’Europe avec une médaille de bronze à la clé ! Cela va maintenant faire trois ans que nous discutons de cela, et nous en rediscutons encore aujourd’hui. Il m’a même confié la semaine dernière qu’il aurait du mal, aujourd’hui, à tenir tout un stage, peut être aussi parce qu’il se sent maintenant coach dans l’âme. Jouer au flag sur une journée, c’est « facile ». Mais en équipe de France, on demande beaucoup plus, notamment la capacité physique à rester à 100% durant toute une compétition qui s’étale sur trois jours avec beaucoup de matchs de haut niveau. Et puis, je pense que désormais, il prend beaucoup de plaisir à coacher et la France est bien contente d’avoir un entraineur comme lui. Il travaille beaucoup et je pense qu’avec lui et Krystel Lemoine, les filles vont faire un très beau championnat du Monde.
Comment s’est passé ce stage de préparation pour la Coupe du Monde ?
Ce stage s’est très bien passé. Nous avions récupéré des athlètes qui étaient en très bonne forme physique, même si certains avaient joué la veille la finale nationale. Les joueurs étaient vraiment préparés, avec de l’entrainement, du foncier, du travail très spécifique pour le stage avec toute une série de petits tests que nous leur avions transmis avant, comme le 20-yards, le T-test, le L-test ou encore le « Suicide ». Ce dernier nous permet de voir les capacités athlétiques et les pics de forme de chaque joueur. Il est fait d’une douzaine d’alternances de 7 secondes d’effort et de 35 secondes de récupération, un peu comme du « no huddle » sur un drive et demi. Nous nous sommes aperçu au vu des résultats de ces tests qu’ils avaient beaucoup travaillé en amont, et qu’on avait de nouvelles recrues qui étaient prêtes et impliquées dans le fait de vouloir être sélectionnées en équipe de France. Je les félicite encore !
Je voudrais d’ailleurs profiter de cette occasion pour remercier toutes les personnes qui sont venues proposer des oppositions aux équipes de France pendant ce stage. Nous avons des jeux qu’il nous faut rouler, ce que l’on fait régulièrement entre nous. Mais nous avons décidé depuis quelques années de rappeler beaucoup de gens afin de nous donner des oppositions. Et ceux qui sont venus ont pris un énorme plaisir à jouer contre nous et nous ont tous encouragé à la fin pour qu’on ramène le titre cette année. Certes, ce ne sont pas que des joueurs de flag que nous invitons, mais cela leur donne l’occasion de se confronter au haut niveau du flag français. Et j’invite toutes les personnes souhaitant participer à ces confrontations, même avec leur équipe s’ils le veulent, à me contacter pour qu’on organise ces rencontres contre l’équipe de France lors du prochain stage qui aura lieu au mois de juin prochain, sûrement encore à Eaubonne. Et qui sait, s’ils participent au championnat de France de flag et à un challenge durant la saison, peut-être qu’ils seront même invités à faire partie de la présélection de l’équipe de France. Comme j’aime le dire : jouez au flag, entrainez vous et obligez nous à vous sélectionner !
Dans la dernière partie de notre interview, Lionel Friederich nous parlera des deux groupes sélectionnés pour la Coupe du Monde en Suède, et des objectifs pour cette compétition.
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