Le Boss de ColumbusFA.com Football Roadtrip 2013 - Episode 3

Urban Meyer invaincu avec Ohio State
Urban Meyer invaincu avec Ohio State
le 11/11/2013 à 22:47 par Thomas Savoja

Columbus, Ohio - Me voici sur la route d’Indianapolis, en transit à Columbus où se situe le campus de l’une des facs disposant d'un des programmes de Football les plus mythiques du pays : Bienvenu à Ohio State ! Il est 18h lorsque j'atteins ma destination du jour. Après une séance de shopping dans l'un des Malls de la ville, je déguste en 4ème vitesse un "Burrito Meal" au Taco Bell du coin. J'ai toujours rêvé d'assister à un match de College Football dans le fameux Horseshoe (le fer à cheval en référence à la forme du stade) mais ce ne sera pas pour cette année.

Et pourtant, si les Buckeyes d’Urban Meyer étaient cette saison la seule équipe à être capable de barrer la route à Nick Saban et Alabama dans ce dernier championnat NCAA de l’ère BCS ? Quand on voit leur parcours cette année (9 victoires pour aucune défaite à ce jour), on ne doute pas de la crédibilité de cette affirmation et il parait tout aussi évident que coach Meyer n’est pas étranger à ce succès. Voilà pourquoi je souhaitais profiter de mon passage dans cette ville universitaire pour en savoir plus sur les méthodes de l’un des personnages clé du paysage NCAA actuel.

Un retour aux sources

Après avoir porté les Gators de Florida au firmament de la NCAA, notamment sous les commandes d’un certain Tim Tebow, Urban Meyer connait les clés de la réussite au plus haut niveau et il a immédiatement insufflé cet esprit à un programme d’Ohio State quelque peu empâté dans les arcanes d’une tradition parfois encombrante. Il ne faut pas oublier que Meyer est diplômé d’OSU et qu’il il y a fait ses premiers pas en tant que coach de position au milieu des années 80. Alors lorsqu’il signe fin 2011 pour devenir le Head Coach des Buckeyes, ce n’est finalement qu’un retour aux sources.

Tous les fans de College Football gardent en mémoire les fortes douleurs à la poitrine qui l’avaient obligé à se faire hospitaliser lorsqu’il était à la tête des Gators et qui montrent, si l’on en doutait encore, que la position de Head coach NCAA n’est pas une sinécure. Cela l’est encore moins lorsqu’on a l’exigence d’un Meyer. Oui mais voilà, après une année sabbatique à prendre du recul pour se poser les bonnes questions sur le sens de son existence, la place de sa famille et sa passion du jeu, l’appel du terrain a été le plus fort et Urban Meyer a décidé de revenir aux affaires. Ici à Columbus, l’alchimie a été presque immédiate et le coach a signé une première saison parfaite qui laissera néanmoins un gout d’inachevé à cause de la sanction qui a privé les Buckeyes d’une place en Bowl malgré leur record de 12-0 en saison régulière.

Une finale face à Bama ?

Cette saison 2013 est partie sur les mêmes bases puisqu’OSU est encore invaincue avant d’affronter ce week-end Illinois en déplacement mais cette fois, les perspectives d’une post-saison sont bien réelles ! Et pourquoi ne pas même imaginer une finale BCS face à Alabama ? Nick Saban le gourou de Tuscaloosa garde d’ailleurs un souvenir douloureux de sa dernière confrontation avec Meyer puisque le 06 décembre 2008, le Crimson Tide alors invaincu s’était incliné dans le SEC Championship face aux Florida Gators 31 à 20.

Il est clair qu’Alabama se présente cette saison encore comme le grand favori du championnat NCAA mais c’est en gagnant la bataille du recrutement en Février que le Tide s’impose sur les terrains en Automne ! Meyer, avec son expérience de la SEC connait cette équation et on peut même affirmer qu’il tenter de la transposer à Ohio State. Ainsi, alors qu’Alabama prospecte désormais jusqu’au Midwest, OSU regarde également du côté des lycées sudistes et au final, les deux facs bataillent pour s’arracher les meilleurs joueurs du pays. Saban et Meyer ont ce point commun : ce sont d’infatigables recruteurs qui considèrent cette activité non pas comme une contrainte mais comme une véritable opportunité énergisante pour leur programme.

Voila pourquoi lorsqu’il faut citer un programme capable de mettre fin à la dynastie Alabama, le premier nom qui me vient à l’esprit est bien Ohio State. Dans la méthode, Meyer réplique le modèle qu’il a expérimenté dans la SEC : construire une OL et une DL de poids, recruter des recrues 5 étoiles avec des qualités athlétiques hors norme et les coacher vers l’excellence.

Un recruteur hors paire

Pour la promotion des recrues 2013 qui représente en fait la première concoctée par Meyer à Ohio State, Alabama reste classé par les sites spécialisés No. 1 au niveau national mais Ohio State suit de près en No. 2. Et pour ce qui est de la promotion 2014, même classement à ce jour en haut de l’échiquier NCAA avec les deux programmes qui se tiennent dans un mouchoir de poche.

Revenons à cette finale potentielle du championnat BCS entre Bama et Ohio State. Est-ce vraiment une hypothése réaliste ? Ce serait le 26ème match de Meyer à la tête des Buckeyes et cela signifierait que son record serait de 25-0 ! Quand la presse locale l’interroge sur le sujet et lui demande si son équipe pourrait rivaliser dès cette saison avec Alabama, Meyer reste prudent : « C’est comme si vous nous demandiez si nous étions capables de voler jusqu’à la lune ».

C’est vrai qu’Alabama fait peur dans le monde du College Football. Sports Illustrated avait récemment publié un dossier complet sur ce qui pourrait être les clés d’un succès face aux hommes de Saban. Beaucoup d’observateurs pensent qu’avec un QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
« dual threat », c'est-à-dire très mobile et capable de lancer le cuir ou de courrir tout en menant l’attaque sur un rythme évelé, peut être un point crucial pour mettre à mal les schémas défensifs de Bama. N’est-ce pas le portrait robot de Braxton Miller le QB d’Ohio State et les caractéristiques de l’attaque "No huddle" pronée par le coordinateur offensif des Buckeyes Tom Herman ?

L’une des autres clés semble être la capacité d’arrêter le jeu de course d’Alabama. Depuis 2008 le Tide a signé 53 victoires en autant de match lorsqu’il a réussi à dépasser 140 yards au sol. Or la ligne défensive d’Ohio State a du répondant en la matière puisqu’elle a réussi notamment à arrêter le jeu au sol de Wisconsin qui tournait pourtant en moyenne à 350 yards par match !

Special teams

Pour terminer, je mettrais en lumière l’une des caractéristiques clés du système Meyer : la force des équipes spéciales. Quand vous recrutez autant de prospects hauts de gamme, vous pouvez vous permettre de mettre des recrues 4 ou 5 étoiles pour défendre des Kickoffs ! Au final, les Bucks sont donc dominants dans ce secteur et on sait que cela fait la différence.

Meyer adore d'ailleurs parler de ses équipes spéciales et il adore parler de recrutement et si vous lui demander son avis sur la possibilité de jouer plus de match en nocturne ce qui va contre la tradition ici, il vous répondra : « Je suis pour respecter les traditions … mais mon boulot c’est d’attirer ici les meilleurs joueurs de Football ».

Alors vous croyez désormais un peu plus à cette finale BCS Alabama v Ohio State ? Ce ne serait que la 4ème rencontre de leur histoire, Alabama ayant remporté les trois premiers opus ! Mais même si le vrai rival sera à tout jamais pour eux Michigan, je suis sur qu’Ohio State et Urban Meyer adoreraient se confronter à qui sait faire tomber cet épouvantail qu’est aujourd’hui le Crimson Tide.

A demain où je serais à Indianapolis !

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 Il y a deux sortes de coaches, ceux qui viennent de se faire virer, et ceux qui vont se faire virer.  – Bum Phillips, coach, Houston Oilers

En VO :  There are two types of coaches: them that has just been fired and them that are going to be fired. 

Citation décalée proposée par micky pour 10 Bzh. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !