RGIII, des lauriers au bucher ?FA.com Football Roadtrip 2013 - Episode 1

RGIII adulé ou contesté ?
RGIII adulé ou contesté ?
le 08/11/2013 à 13:09 par Thomas Savoja

Washington, DC – Mon avion s'est posé hier sur le tarmac de l'aéroport de Washington Dulles et je débute ce périple par un séjour à Washington afin de couvrir une rencontre des Wizards dans la NBA et des Capitals dans la NHL. Une délicate lumière automnale inonde la ville en cette fin d'après-midi et je décide de profiter de mon court séjour pour faire le point sur le phénomène que représente ici RG3, l’emblématique QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
des Redskins, de loin la franchise la plus populaire à DC.

Lorsqu’en Mars 2012, les Redskins font le forcing auprès des Rams pour récupérer le second choix du premier tour de la Draft, c’est qu’ils ont un plan en tête et pas des moindres : faire de Robert Griffin troisième du nom leur « franchise player ». A la fois athlétique, spectaculaire, intelligent et charismatique, le QB prodige des Bears de Baylor a tout pour plaire et il ne tardera pas à faire l’unanimité du côté de la capitale US, tant sur le plan sportif qu’humain.

Né au Japon et fruit de l’union de deux sergents de l’US Army, Griffin est le symbole d’une certaine Amérique. Trop aseptisé diront certains ? « Mes parents m’ont éduqué sans jamais accorder d’importance à la race ou à la couleur des gens, c’est pour cela que ça ne joue pas une grande part dans mon identité personnelle » se défend-t-il devant ceux qui l’accusent d’être trop lisse dans ses prises de position vis-à-vis de sa communauté.

Marié à une blanche, très ouvert et accessible, il est en tous les cas le catalyseur sportif dont les Redskins avaient besoin pour relancer leur dynamique. Désormais installé avec sa femme Rebecca dans une luxueuse villa à 2,5 M$ dans une communauté de privilégiés située au cœur d’un golf au Nord de l’état de Virginie, Griffin n’est reste pas moins un incontournable du paysage sportif de DC. Capable de prises de position progressistes sur les athlètes gays, il doit jouer le rôle de pont dans une ville où les communautés restent encore très divisées. Mais attention au retour de baton car pour le moment, il est resté très en retrait dans le domaine.

L’an dernier, lors de son premier match officiel en NFL à la Nouvelle Orléans face aux Saints, il marque les esprits en complétant 19 passes sur 26 pour 320 yards et 2 TD. Après ce début en fanfare, il se blesse lors de la 14ème journée sur un plaquage vicieux du Tackle des Ravens Ngata et engage alors une course contre la montre pour revenir sur le terrain en Play-off face aux Seahawks. Cela lui vaudra une déchirure des ligaments croisés qui mettra brutalement fin à une saison où il termine tout de même avec le meilleur rating de l’histoire pour un QB Rookie. Certain lui en voudront d’avoir ainsi présumé de ses forces et gâché les espoirs des Redskins en jouant diminué. Alors égoïsme ou bravoure ? Son jeu à haut risque ne laisse pas indifférent à Washington et on ne peut pas nier qu’il a transfiguré une équipe ces dernières années moribonde.

Opéré à l’intersaison, l’été dernier sera celui de toutes les conjectures sur la capacité de Griffin à revenir en forme pour conduire de nouveau les Skins vers les Playoffs. Ménagé lors les matchs de pré-saison, c’est pourtant lui qui commandera l’attaque de Washington pour la première rencontre de l’année avec une impressionnante atèle sur le genou droit.

Oui mais voilà, la NFL a ceci de commun avec la Rome antique c'est qu’on y brûle les idoles aussi vite qu’on les a portées au firmament. C’est vrai qu’à l’entame de cette saison 2013, on ne reconnait plus le joueur virevoltant et explosif de la saison 2012 qui partait balle en main dans de longues chevauchées au mépris du danger. Voici même qu’après les deux premiers matches de la saison où Griffin a eu de véritables difficultés à trouver le bon rythme, des voix s’élèvent dans la presse locale et parmi les fans pour le mettre sur le banc et faire jouer Kirk Cousin qui l’avait remplacé avec panache en fin de saison dernière.

Le coach Mike Shanahan est un vieux briscard qui en a vu d’autres et il préfère insister, quitte à laisser quelques victoires en chemin, persuadé que le succès de sa franchise passe par un RG3 retrouvé. Après un sursaut face aux Raiders et aux Bears, le jeune QB retombe malheureusement dans ses approximations contre les Cowboys et il y a deux semaines face aux Broncos pour relever la tête la semaine dernière face aux Chargers même si les Skins pointent désormais  à un peu flatteur 3-6. Au fur et à mesure que la saison avance, on observe indéniablement du mieux dans le jeu du QB. Il a surmonté ses appréhensions et le physique et la confiance reviennent logiquement avec le temps de jeu.

Lorsque Pierre Garçon s’était épanché en Septembre dans la presse pour souligner que son QB était loin d’avoir recouvré ses moyens de l’an dernier, RG3 avait fait front en silence lorsqu’après la défaire face aux Broncos celui-ci à enfoncer le clou en affirmant « Quand ton jeu de passe craint, ton jeu de passe craint », Griffin est sorti de sa réserve tout en conservant sa posture de leader « Je ne peux pas contrôler tout ce qui se dit. Evidemment tout le monde est frustré cette saison mais nous ne nous en sortirons que dans le collectif. Il faut rester uni ».

Hier soir dans le Thursday Night FootballTNF
« Thursday Night Football », match en prime time du jeudi soir.
dont j'ai suivi la seconde mi-temps dans un bar de Downtown, les Skins se sont à nouveau pris les pieds dans le tapis face aux modestes Vikings. Et même si Griffin a sorti un match correct d'un point de vue statistique, il n'a pas été capable d'inverser le destin de la rencontre qu'il avait pourtant bien en main "On avait le contrôle sur le match et quand vous sortez du terrain avec une défaite, cela fait vraiment mal au coeur" confira-t-il en conférence de presse.

Après avoir suscité les espoirs les plus fous, Griffin doit donc faire face à la réalité d'une ligue très ancrée dans l'instant et l'immédiateté des résultats. A lui de prouver qu'il a bien le mental et les épaules pour reconquérir définitivement la ville et les fans.

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 Un coach qui a du succès est un coach qui est toujours sous contrat.  – Ben Schwartzwalder, coach, Syracuse

En VO :  A successful coach is one who is still coaching. 

Citation décalée proposée par micky pour 10 Bzh. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !