Vendredi soir à Iowa CityCorn Belt Football Tour – Saison 6 Episode 2

Iowa City by night
Iowa City by night
le 22/11/2014 à 01:00 par Thomas Savoja

IOWA CITY, Iowa – La ville d’Iowa City est le siège du comté de Johnson. C’est une sacrée expérience que de faire les 4h de route qui la sépare de Minneapolis au travers des champs enneigés. Traversée par la rivière Iowa, modeste affluent du Mississipi, cette citée de 70.000 âmes est typique des « College town » du Midwest. Siège de l’Université d’Iowa, l’une des plus importantes du pays avec ses prestigieuses spécialités de Médecine, elle ne compte pas moins de 30.000 étudiants. Chose pour le moins étonnante, la ville a même été classée par l’UNESCO « Citée mondiale de la littérature » au même titre que Shiraz en Iran ou encore Dublin ! L’Université a en effet mis en place depuis plus de 80 ans des ateliers littéraires visant à enseigner et promouvoir l’écriture créative. Cet esprit pionnier en fait une destination de prédilection pour les écrivains du monde entier, bien loin des clichés qu’on pourrait accoler à la région.

L'Université d'Iowa
L'Université d'Iowa
Un lieu de culture

Pour bien entamer la soirée : direction « Wig & Pen » afin de dévorer une roborative Pizza à la pâte aussi épaisse que les semelles de mes boots. Entre vous en moi, les conversations sont ici assez peu littéraires mais l’ambiance bonne enfant permet de recharger les batteries avant de filer vers downtown ! Malgré les rigueurs du climat, l’effervescence est déjà bien palpable en ce vendredi soir dans Main Street et vous ne pourrez pas manquer le Beer’s Band qui joue à plein tube dans les rues jusqu’à une heure avançée ! Nous sommes veille de match et demain les rivaux de Wisconsin, classés #14 à l’échelon national et qui viennent de laminer Nebraska se déplaceront au Kinnick Stadium. Voici une âpre rivalité entre deux voisins qui évoluent dans la conférence BIG TEN certes en perte de vitesse sportivement ces dernières années mais qui offre encore de belles confrontations entre les places fortes du Football de la région.

Hawkeyes family

Quand on nait dans l’Iowa, difficile d’échapper au phénomène et on grandit nécessairement dans le culte des Hawkeyes. On a toujours un frère, un cousin, un oncle ou un lointain aïeul qui a joué pour l’équipe locale. Il y a également des chances pour que l’on ait fréquenté soi-même les bancs de l’université d’Iowa et cela crée nécessairement des liens avec l’équipe de Football. En résumé, on a cela dans le sang depuis plusieurs générations. Car il s’agit bien ici de culture et de transmission.

Nile Kinninck recevant le Heisman
Nile Kinninck recevant le Heisman
Les fans du coin ont une réputation de grande loyauté : Win or lose, we still booze* me lâche l’un d’entre eux croisé dans l’un de ces bars où ils convergent les vendredi soir pour évoquer le match du lendemain. Les Hawkeyes sont sportivement là où on les attendait cette saison avec un record de 7-3 même si les deux déconvenues face à Iowa State et Maryland auraient pu être évitées. La défaite qui fait le plus mal est évidemment celle enregistrée face aux voisins et ennemis d’Iowa State. Les espoirs ne sont pas encore perdus pour accéder à la finale de conférence mais il faudra gagner les deux derniers matchs de la saison face à Wisconsin et Nebraska. Mais au-delà du résultat, c’est plus la manière qui semble intéresser les gens. Ici, jouer avec le cœur est finalement le plus important aux yeux des fans. Les habitants de cet état rural ont le sens du travail et du sacrifice et ils aiment que les boys soient à leur image, qu’ils n’abandonnent jamais sur le terrain, qu’ils ne lâchent rien.

Drew Ott est l’un des chouchous du public. Le Defensive Lineman est dans la lignée des joueurs du cru : physique, intense et dur au mal. Sous ses airs de bucheron qui enquille les sacksSack
plaquage du QB dernière la ligne de scrimmage (perte de terrain).
comme on enfile les perles se cache en fait un jouer très intelligent. Le Junior devrait d’ailleurs être drafté très haut s’il devance l’appel de la NFL en avril prochain. Je le surveillerais de près demain sur le terrain !

Kinnick le symbole

Nile Kinninck
Nile Kinninck
Nile Kinninck qui a donné son nom au stade est la figure historique du programme. Il a même décroché le prestigieux Heisman Trophy en 1938 lors de sa dernière année universitaire chez les Hawkeyes. Le discours qu’il prononça le jour de la remise du Trophée est resté dans la mémoire collective tant il fut inspiré et inspirant. L’université en passe d’ailleurs toujours un court extrait lors de l’avant-match à domicile pour galvaniser l’équipe et le public. Car Kinnick était en plus de ses talents de joueur un homme de grande valeur. Il s’engagera d’ailleurs à la sortie du College dans la Navy pour disparaitre tragiquement lors d’un vol d’entrainement en 1943.

Plusieurs personnes évoqueront également avec moi le coach Hayden Fry qui su redonner dans les années 80 ses lettres de noblesses au programme longtemps au creux de la vague. Lorsque je demande aux fans de m’évoquer leurs meilleurs souvenirs Footballistiques, deux moments reviennent immanquablement. D’une part la victoire de 1985 face à Michigan grâce à un Field GoalField Goal (FG)
coup de pied à 3 points effectué le plus souvent en 4ème tentative quand l'attaque a été bloquée. Il est joué depuis l'endroit où la dernière action c'est achevée. En cas de réussite c'est 3 points et engagement. En cas d'échec, la possession change de camp mais il y a deux possibilités : avant le snapSnap
signal de départ de l'action, quand le centre transmet la balle au QB.
, la balle était à l'intérieur des 20 yards, on replacera alors la balle sur la ligne des 20 yards ou elle était placée au-delà des 20 yards, on la replacera au même endroit.
à la dernière seconde et de l’autre, cette victoire au Capital One Bowl à Orlando en 2005 face à LSU le champion en titre. La passe désespérée Hail Mary de Tate pour Halloway qui se transforme en TD de la victoire : tous le monde s’en souvient ici !

Promis, je ne suivrais pas les conseils d’un autochtone qui me recommande de jouer de mon accent français pour m’accorder les faveurs d’un groupe de « College girls » fortement alcoolisées. Mais sans en venir à ces excès, on passe de sacrées bonnes soirées le vendredi soir à discuter Football à Iowa City !

 

* « Quel l’on perde ou que l’on gagne, on picole toujours »

 

Quizz "Corn Belt Football Tour 2014" :

Pourquoi l'icone d'Iowa Nile Kinnick vainqueur du Heisman Trophy en 1938 n'a t-il jamais évolué en NFL ?

Les 3 premières bonnes réponses marquent 5, 3 et 1 point.

 

Suivez mon Roadtrip sur Twitter @tomasino22

... chargement de la zone de commentaire ...

 Si ma mère portait un casque et des épaulières et un uniforme qui ne seraient pas les mêmes que ceux que je porte, je l'écraserais si elle était sur mon chemin. Et j'aime ma mère.  – Bo Jackson

En VO :  If my mother put on a helmet and shoulder pads and a uniform that wasn't the same as the one I was wearing, I'd run over her if she was in my way. And I love my mother. 

Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !