Penn State – Rutgers, destins croisésFootball Roadtrip Saison 8 Episode 12

Penn St écrase Rutgers
Penn St écrase Rutgers
le 21/11/2016 à 15:17 par Thomas Savoja

PISCATAWAY, NJ - J'étais samedi soir dans le New Jersey pour assister à la venue des rivaux de la B1G Penn State. Et quoi de mieux quand il s'agit des Nittany Lions que de s'en remettre à notre spécialiste maison Blaise Collin qui m'a fait l'amitié de poser son regard sur la rencontre. Pour l'anecdote le match s'est terminé sous une tempête de neige alors qu'un peu plus tôt du côté de West Point j'étais en T-Shirt pour suivre Army v Morgan St (article à suivre).

Lorsque Rutgers a rejoint la conférence Big Ten en 2014, en provenance de la désormais défunte conférence Big East, le monde du football n’a pas été révolutionné. Rutgers, berceau du football américain universitaire, n’a jamais été un poids lourd du College Football, malgré un titre de la Big East en 2012. Tout au plus, l’arrivée des Scarlet Knights dans la conférence des Michigan, Ohio State ou autre Wisconsin a-t-elle permis à la puissante conférence B1G d’étendre son influence jusque dans le New Jersey (et l’état voisin de New York) et son énorme marché télévisuel.

Destins croisés ?
Destins croisés ? (T.Savoja)
Pour Penn State, l’expansion de la conférence jusqu’à l’Atlantique a placé un adversaire non négligeable sur ses traditionnelles terres de recrutement. Le scandale Sandusky a ajouté une dimension supplémentaire à cette nouvelle rivalité, sur le terrain cette fois, les Nittany Lions ayant à survivre sportivement avec les limitations de bourses universitaires imposées par la NCAA. Les voisins ennemis (State College et Piscataway sont distantes d’environ 350 km, une broutille à l’échelle du pays) sont également liés par la tragédie ayant affecté Eric Legrand, victime d’un traumatisme médullaire en 2010 similaire à celui de l’ancien joueur de Penn State Adam Taliaferro dix ans auparavant (Article à venir sur le sujet dans le Roadtrip). Tous les ingrédients sont donc réunis pour faire de la confrontation annuelle entre les deux universités une intense rivalité régionale.

Les débuts de Rutgers en B1G, sans être catastrophiques, ne furent pas phénoménaux : un bilan de 8-5 en 2014 (dont 3-5 en conférence) puis de 4-8 (1-7) l’an passé, une saison polluée par plusieurs arrestations de joueurs et une perte de contrôle du programme par l’entraineur en chef Kyle Flood qui ne passera pas l’hiver.  Les Scarlet Knights recrutent alors Chris Ash, co-coordinateur défensif à Ohio State.

Mais les débuts 2016 sont plus que laborieux. Rutgers parvient à remporter deux de ses trois matches hors conférence mais se fait corriger par Washington (13-48) lors de son premier match de la saison. Les Scarlet Knights enchaînent ensuite quatre défaites en conférence, dont deux raclées à Ohio State (0-58) et contre Michigan (0-78) avant que Chris Ash procède au remplacement de son quarterbackQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
senior titulaire Chris Laviano (748 yards, 48%, 5 TD et 2 INT) par le junior Giovanni Rescigno (638 yards, 53%, 5 TD et 5 INT à la passe et 108 yards et 2 TD à la course). Les trois matches suivants sont autant de défaites dont une nouvelle dérouillée aux mains de Michigan State (0-49), jusqu’alors 0-6 en conférence. Les blessures du WR Janarion Grant lors du premier match de conférence contre Iowa puis de LB Greg Jones la semaine suivante à Ohio State n’ont certainement pas aidé Rutgers mais l’équipe semble de toute façon destinée à terminer tout en bas du classement de la conférence.

La dynamique est totalement opposée du côté de Penn State. Après le cataclysme Sandusky et deux années passées sous les ordres de Bill O’Brien (depuis passé Head Coach aux Houston Texans), James Franklin est arrivé en provenance de Vanderbilt. Avec une équipe encore sous le coup des sanctions NCAA qui limitent sévèrement son recrutement, James Franklin termine ses deux premières saisons avec un bilan identique de 7-6 (2-6 et 4-4 en conférence).

Mais l’attaque des Nittany Lions est famélique, les critiques pleuvent sur l’utilisation du supposé prodige Christian Hackenberg (drafté par les New Jersey Jets en avril 2016) et James Franklin se voit résolu à remplacer son coordinateur offensif. Il fait appel à Joe Moorhead, dont la philosophie offensive sied mieux à ses nouvelles recrues. Le départ du coordinateur défensif Bob Shoop pour Tennessee laisse un vide potentiellement énorme, d’autant que les trois quarts de la ligne défensive est draftée en NFL.

Les fans de Rutgers broient du noir
Les fans de Rutgers broient du noir (T.Savoja, FA.com)
La saison 2016 ne s’annonce donc pas sous les meilleurs auspices, avec l’expectative d’un long apprentissage du nouveau système offensif et la mauvaise surprise d’une pléthore de blessures au poste de linebackerLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive.
. Les Nittany Lions s’inclinent à Pittsburgh (39-42) dans une rivalité qui expose ses faiblesses défensives mais montre également des signes de viabilité offensive. La punition reçue à Michigan (10-49) en ouverture de la Big Ten préconise d’une longue saison pour les fans des Nittany Lions. Mais, sous l’impact de son très mobile quarterback Trace McSorley (2390 yards, 55%, 16 TD et 5 INT à la passe / 304 yards et 6 TD à la course) et de son joyau le RBRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).
.
Saquon Barkley (1113 yards et 13 TD à la course / 291 yards et 2 TD en réception de passe), Penn State remporte ses deux matchs de conférence suivants avant de créer l’une de grosses surprises de la saison en battant Ohio State (24-21).

Cette victoire, largement obtenue grâce au retour de ses linebackers Jason Cabinda et Brandon Bell, propulse les Lions vers trois victoires supplémentaires en conférence avant d’affronter Rutgers. Cerise sur le gâteau, la défaite surprise de Michigan à Iowa (13-14) positionne PSU dans la course au Big Ten Championship. Les Nittany Lions doivent l’emporter face aux Scarlet Knights et disposer de Michigan State et espérer que Michigan s’inclinera à Ohio State lors de la dernière journée pour se voir offrir le voyage à Indianapolis. Qui eut cru début septembre, que Penn State serait en mesure de remporter la B1G East devant Ohio State et Michigan ? Pour Rutgers, la venue de Penn State et le déplacement à Maryland pour clore la saison sont les deux dernières opportunités de ne pas terminer fanny en conférence. Au matin de la rencontre qui les oppose, Las Vegas donne les Lions vainqueurs des Scarlet Knights par 26 points…

Le suspense aura duré exactement 1 minute et 19 secondes, le temps pour le running back freshman de Penn State Miles Sanders (85 yards) de manquer sa réception de kick-off et de rendre le ballon à Rutgers et pour les Scarlet Knights de manquer le field goalField Goal (FG)
coup de pied à 3 points effectué le plus souvent en 4ème tentative quand l'attaque a été bloquée. Il est joué depuis l'endroit où la dernière action c'est achevée. En cas de réussite c'est 3 points et engagement. En cas d'échec, la possession change de camp mais il y a deux possibilités : avant le snapSnap
signal de départ de l'action, quand le centre transmet la balle au QB.
, la balle était à l'intérieur des 20 yards, on replacera alors la balle sur la ligne des 20 yards ou elle était placée au-delà des 20 yards, on la replacera au même endroit.
qui s’en suivit. A partir de là, la machine blanche et bleue se mit lentement en marche prenant l’avantage à la pause avec trois field goals et forçant cinq puntsPunt
action utilisée en 4ème tentative et x yards à parcourir. Plutôt que de tenter les x yards, l'attaque choisit de botter le plus loin possible pour faire reculer son adversaire.
adverses.

Rutgers ne redémarra pas mieux la seconde mi-temps qu’il n’avait joué la première, en se voyant forcer à punter à nouveau après trois tentatives infructueuses pour quitter ses 25 yards. Le punt fut bloqué par Juwan Johnson et, trois courses plus tard, les Nittany Lions trouvèrent l’en-but adverse pour la première fois de la soirée grâce à Saquon Barkley (92 yards et 1 TD à la course / 25 yards en réception de passe). Le coureur vedette de Penn State, un temps  verbalement engagé avec Rutgers, quitta le match au cours de ce troisième quart temps pour être examiné pour possible commotion cérébrale et ne revit plus le terrain. Cela ne ralentit en rien les visiteurs qui ajoutèrent un field goal puis un TD par  le coureur frehsman Andre Robison (20 yards, 1 TD).

Rutgers v Penn St
Rutgers v Penn St (T.Savoja, FA.com)
Coté Rutgers, l’attaque continua à peiner à l’image de la piètre performance de Gio Rescigno (48 yards et 44% à la passe et 10 yards à la course) et des maigrichons 39 yards glanés au sol par les Scarlet Knights. Les quarterbacks de Penn State s’en tirèrent bien mieux. En milieu de quatrième quart temps, Trace McSorley (210 yards, 52% et 1 TD à la passe / 55 yards à la course) trouva Mark Allen (26 yards à la passe / 27 yards et 1 TD en réception de passe) avant que son remplaçant Tommy Stevens (61 yards et 1 TD à la course) n’achève définitivement Rutgers. A la fin d’un match terminé sous la pluie et la neige fondue, les joueurs de James Franklin repartirent du New Jersey avec une solide victoire 39-0. Ils ne sont plus qu’à une marche d’Indianapolis et du B1G Championship Game.

Il faudra, pour cela, s’imposer face à Michigan State lors de la dernière journée de la saison régulière et espérer qu’Ohio State disposera de son ennemi de toujours, Michigan. Pour Rutgers, ce quatrième match sans point marqué est le plus gros total concédé par les Scarlet Knights depuis 1936 et une bien triste manière pour les seniors de conclure leurs carrières à domicile.

 

Toutes les photos de la rencontre c'est ici :

https://www.flickr.com/photos/tsavoja/albums/72157676804430586

 

Quizz "Football Roadtrip 2016" :

Avant d'entrainer à Penn State, ou coachait James Franklin ?

Les 3 premières bonnes réponses postées sous forme de commentaires marquent 5, 3 et 1 point.

 

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 Je n'ai jamais vraiment perdu un match dans ma carriére, j'ai juste manqué de temps certaines fois.  – Bobby Lane

En VO :  I never really lost a game in my career, sometimes I just ran out of times. 

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